2ème eRallye de Monte-Carlo – 25 au 29 octobre 2017

Cette épreuve a succédé l’an dernier au Rallye Monte-Carlo des Én­ergies Nouvelles et du Rallye Monte-Carlo ZENN (Zero Emission – No Noise) au sein du calendrier du Championnat Electrique et Nouvelle Energie de la FIA. 38 concurrents prennent le départ de Fontainebleau le Mercredi 25 octobre à 14 heures (32 véhicules électriques / 6 voitures à Hydrogène).
Embarqué dans cette aventure par Jackie Casamayou, qui sera ma co-pilote pour le prochain Monte-Carlo Historique, j’ai pris le volant d’un Renault Kangoo à hydrogène engagé par le Team Ruban Bleu, groupe de 12 entreprises – 450 personnes – basé à Rodez et dirigé par Julien Bouyssou.
Pour l’occasion j’avais comme copilote Denis Bernard qui est scénariste de bandes dessinées et qui a publié une vingtaine d’albums, Alpine le sang bleu, 24 heures du Mans, le duel Ferrari Ford  notamment, aux Éditions Glénat.
L’autre voiture, une Zoé 400, était pilotée par Philippe Kruger, pilote qui a gagné plusieurs rallye dans les années 80 (Var, Giers……) et copilotée par Jackie Casamayou.

Tout d’abord il m’a fallu comprendre comment fonctionnait l’engin. En fait c’est une voiture à moteur électrique entrainé, soit par une batterie que l’on recharge aux bornes normalisées ou sur une simple prise de courant, soit à l’aide de l’hydrogène qui alimente une pile à combustible.

Nous avons récupéré  la voiture à Paris, avons fait le plein à Orly puis nous sommes allés au départ à Fontainebleau, soit 66km qui ont consommé la moitié du réservoir d’hydrogène.

Après les contrôles techniques et administratifs et la pose des numéros de portière nous sommes partis à 14h30 pour rejoindre le circuit de Magny-Cours pour recharger en hydrogène mais avant d’y arriver nous avons dû recharger en électricité à Giens dans un garage Renault. Nous sommes arrivés vers 21 heures, stressés, car cela faisait 15 kilomètres que nous roulions avec la sonnerie de la jauge nous indiquant que les réservoirs étaient à sec.
Nous avons dû attendre jusqu’à 1heure du matin pour l’hydrogène car il y avait quatre voitures  devant nous et il faut entre 30 et 75 minutes pour faire le plein suivant les voitures. Entre temps nous avons trouvé une prise qui nous a permis de reprendre 1/4 du réservoir d’électricité.
Nous sommes repartis vers 1h30 en direction de Moulins sur la Route Nationale 7 que nous avons été content de quitter car les camions auraient pu nous écraser du fait que nous roulions à 40km/heure pour économiser notre carburant.
Nous nous sommes arrêtés à Saint-Pourçain-sur-Sioule où nous avons trouvé une borne dans un magasin Lidl qui nous a permis de recharger 30 minutes gratuitement. En se débranchant et en recommençant chaque fois la procédure nous avons réussi à repartir vers 5h30 avec les 3/4 d’électricité pour arriver à Pont du Château où nous attendait mon fourgon d’assistance.
Là, nous avons mis la voiture sur la remorque car nous n’avions plus d’hydrogène et trop peu de batterie pour aller à Saint-Chély d’Apcher par une route qui monte jusqu’aux plateaux de l’Aubrac. Cela nous a valu une pénalité de 1800 points.

Nous avons fait une nouvelle pause de deux heures trente pour régénérer notre batterie ce qui nous a permis de voir Chappy, un copain de rallye qui habite là-bas et qui organise le rallye Pays de Lozère Historique.
Ensuite nous avons pu rouler sur le plateau et surtout redescendre sur Rodez ce qui  a beaucoup rechargé notre batterie car en descente le frein moteur fabrique de l’électricité.
Nous avons pointé au contrôle à notre heure idéale avant de refaire tous les pleins et d’aller dormir un moment.

Départ à 6 heures du matin pour arriver au circuit du Pôle mécanique d’Alès. J’avais choisi l’option « Gorges du Tarn » C’était une bonne option car nous avons très peu consommé.
Nous étions chronométrés sur 1 tour de circuit à la moyenne de 59.9 km/heure et j’ai réussi à approcher le temps idéal à 9/10 de seconde ce qui m’a valu la 11ème place.

Après avoir rechargé une nouvelle fois nous avons fait une ZR (St Jean du Gard) puis nous somme passé par Nîmes où il à fallu à nouveau recharger.

Ensuite  direction Aix en Provence avec entre temps une nouvelle ZR (Mouriés) que nous avons fini à nouveau avec l’alarme du réservoir. Il nous restait 50 kilomètres à parcourir et j’ai décidé d’appeler un copain de rallye pour me remorquer jusqu’à l’arrivée car l’organisation nous avait appelés pour nous dire qu’après 23h00 elle ne nous chargerait plus en hydrogène.
Recharge en hydrogène à 11h du soir par le personnel d’Air Liquide qui nous promet de brancher les voitures en électricité après nous avoir fait le plein.

Le lendemain nous partons à 5h30 du matin et en reprenant la voiture nous nous apercevons que la batterie est vide car ils avaient branché 2 voitures sur la même prise qui a disjoncté.
Nous repartons avec l’hydrogène en prenant 7200 points de pénalités car nous ne faisons pas 2 ZR . Nous retrouvons la Route Nationale 7 avec à nouveau la peur au ventre à cause des camions jusqu’a Brignoles où un garage Renault nous permet de recharger pendant 2h30. Le garagiste nous conseille de prendre l’autoroute jusqu’à Fréjus pour recharger chez Renault entre 11h30 et 14h . Ensuite à nouveau autoroute en essayant de prendre l’aspiration des camions puis montée jusqu’à la Turbie ce qui nous vide encore le réservoir. Heureusement la descente sur Monaco nous fait reprendre 1/4 d’électricité et nous réussissons à pointer dans la minute.
Après avoir rechargé une nouvelle fois, pris une douche et mangé un morceau au lunch de l’Automobile Club de Monaco nous avons la visite du Prince Albert II qui donne le départ des premières voitures pour le Col du Turini en régularité. Cela m’a permis de reconnaître un peu pour le Monte Carlo Historique. La dernière ZR est malheureusement annulée du fait d’un accident hors rallye.
Au final nous nous classons 34ème. Sans les pénalités dues au manque d’autonomie de la voiture nous aurions pu espérer la 18ème position.

En réalité il s’agit aussi d’un rallye de stratégie, difficile, car souvent les bornes sont prises d’assaut  et l’on reste des heures à attendre que la voiture se charge. À chacun de choisir son parcours. Mais c’est une belle expérience et cela m’ a permis de faire connaissance avec beaucoup de commissaires et de responsables de l’ACM, surtout en vue du Rallye Historique.

Compte-rendu de Louis Momot

Classement

eRallye-Classement Officiel Définitif